La chenille processionnaire du pin

La chenille processionnaire du pin

À retenir sur les chenilles du pin :

Communément appelée chenille processionnaire, cette chenille est la larve d’un papillon de nuit (Thaumetopoea pityocampa). Mais si celui-ci ne vit que quelques jours, la chenille, quant à elle, prend le temps de se préparer à sa courte vie reproductrice en occasionnant quelques dégâts dans nos arbres et des nuisances dans notre quotidien.

Des questions ?

En premier lieu, c’est à son habitat - la plante-hôte - que l’on repère la chenille processionnaire : le pin, grâce auquel elle se nourrit exclusivement. Elle peut parfois élire domicile dans un cèdre proche d’un pin contaminé.
On remarque ensuite les nids, cocons blanchâtres et filandreux situés sur la terminaison des branches.
Au printemps, on peut croiser la longue procession de chenilles qui quitte l’arbre pour s’enfouir dans la terre. C’est à cette période que cet insecte apporte son lot de nuisances directes.

Zoom sur son cycle biologique :

Zoom sur son cycle biologique

1. Les papillons sortent de terre un soir d’été et s’accouplent.

2. La femelle s’envole au sommet d’un pin et pond entre 70 et 300 œufs sur les branches.

3. 30 à 45 jours après la ponte, les œufs éclosent. Les chenilles sorties se nourrissent des aiguilles du pin.

4. En grandissant, les chenilles se couvrent de plus en plus de poils urticants.

5. À l’automne, elles se construisent un cocon de soie dans lequel elles vont passer l’hiver tout en continuant de se nourrir d’aiguilles. Ces cocons sont visibles.

6. Au printemps, la colonie menée par une femelle descend de l’arbre en procession. Toutes les chenilles se tiennent les unes aux autres. C’est à cette étape qu’elles sont le plus dangereuses pour les hommes et les animaux. Elles vont trouver un endroit dans le sol pour s’enfouir.

7. Après enfouissement, elles vont tisser dans le sol un cocon individuel, se transformer en chrysalides et attendre plusieurs mois ou plusieurs années si les conditions ne sont pas propices (jusqu’à 5 ans).

8. La boucle est bouclée lorsque la chrysalide se transforme en papillon toujours sous terre, jusqu’à son envol l’été suivant.

Le nid se repère le plus souvent du côté sud de l’arbre.
Son cycle de vie est différent de celui de la chenille du chêne.
Les chenilles du pin se nourrissent des aiguilles du pin de toute variété mais aussi de celles du cèdre. En consommant les jeunes pousses, elles affaiblissent l’arbre de manière importante, jusqu’à sa mort.
Elle est connue pour son déplacement en file indienne au printemps, d’où son nom de processionnaire.
Une fois en terre, la chenille peut y rester jusqu’à 5 ans.
1 million de poils urticants par chenille !
Elle se déplace jusqu’à 3 km de l’arbre d’éclosion pour se reproduire pour la femelle, 25 km pour le papillon mâle.
Les dégâts pour l’arbre varient en fonction du degré d’infestation. L’arbre affaibli est plus enclin à attraper maladies et autres parasites.
Les poils urticants des chenilles ne sont pas visibles (à la différence des longs poils que l’on observe sur le corps de la chenille). Ils sont au contraire cachés dans de petites poches réparties sur l’insecte qui, en cas de stress, les libère. Ces poils, hérissés de barbilles leur permettant de s’accrocher très facilement, contiennent une protéine urticante. Très légers et s’éparpillant avec le vent, ils restent actifs plusieurs mois.
Le contact avec ces poils provoque des atteintes dermatologiques et oculaires et, en cas d’inhalation ou d’ingestion, des problèmes respiratoires et digestifs (toux, nausées, vomissements…). Dans les cas les plus graves, un œdème de Quincke ou un choc anaphylactique peuvent se produire.
Les animaux domestiques, chiens et chats, sont les plus exposés. En cas de contact avec la truffe ou la langue, il est impératif de consulter rapidement un vétérinaire.
La chenille processionnaire du pin, comme celle du chêne, vient d’être classée dans la liste des espèces dont la prolifération est nuisible à la santé humaine (Décret n° 2022-686 du 25 avril 2022).
La connaissance du cycle permet d’adapter les différents moyens de lutte :
Suivant la saison et le cycle biologique de la chenille, on utilise différentes méthodes (voir schéma), toutes totalement respectueuses de l’environnement.
En revanche, aucune méthode ne permet de se débarrasser définitivement des chenilles. Un papillon mâle peut voler jusqu’à 25 km, la femelle 3 km et les chenilles peuvent rester enfouies dans le sol jusqu’à 5 ans.
La lutte mécanique ou échenillage : une fois le pin infesté, c’est la méthode la plus efficace pour le libérer de ses nuisibles. Il consiste à retirer mécaniquement tous les cocons. Attention, à cette occasion, les poils urticants sont libérés durant l’opération, il est donc indispensable de la faire réaliser par un professionnel qui se chargera également de la destruction par brûlage des cocons urticants.
Le piégeage ou éco-piège, méthode la plus visible par cerclage de l’arbre auquel est accroché un sac rempli de terre. Cette méthode est utile à la période durant laquelle les processions descendent de l’arbre pour aller s’enfouir dans le sol. La procession est alors piégée dans le sac. Les chenilles sont capturées à 100% mais elles ont déjà accompli leurs dégâts dans l’arbre. Cette méthode est coûteuse, il faut penser également à changer le sac (les chenilles n’y meurent pas) et à desserrer le cerclage tous les ans pour laisser le tronc croître. C’est cependant la seule méthode qui limite la prolifération sur des sujets de grande hauteur (plus de 25 m).
La lutte chimique piège à phéromone : la phéromone est l’hormone sexuelle de l’insecte femelle. La phéromone va attirer le papillon mâle et le piéger, empêchant ainsi la reproduction. La capture permet également la détection des nuisibles et donc le raisonnement de la stratégie de lutte (20 % de la population alentour est capturée).
La lutte auxiliaire : en réintroduisant les prédateurs naturels de la chenille, on permet à la biodiversité de se rétablir. Un couple de mésanges par exemple consomme jusqu’à 500 chenilles par jour, ces charmants oiseaux étant insensibles aux poils urticants, tout comme la chauve-souris qui consommera le papillon. On installe donc des nichoirs pour attirer ces oiseaux (à environ 3 m du sol).
Précautions à prendre lors de la période dangereuse (étape n°6 du cycle de vie) :
Si vous avez des pins dans votre jardin, en éloigner les jeunes enfants et les animaux domestiques, ne pas étendre de linge dehors. Ne pas toucher mais faire appel à un professionnel.
Durant cette période de beaux jours, il faut éviter de pique-niquer ou bivouaquer à proximité des arbres concernés.
Le meilleur moyen de prévention à ce jour est le traitement au Bacillus Thuringensis :
Il détruit les jeunes chenilles avant leur stade urticant.
Bactérie pulvérisée directement sur l’arbre, c’est un traitement bio, sans danger pour l’homme et les animaux domestiques.
Il n’est efficace qu’appliqué au bon moment du cycle de la chenille.

Nos interventions :

traitement de pins

traitement de pins

Moyens de traitement preventif

Moyens de traitement preventif

cocon de chenille du pin

cocon de chenille du pin

cèdre touché par la chenille du pin

cèdre touché par la chenille du pin

pose de nichoirs à mésange

pose de nichoirs à mésange

pose d'un éco-piège

pose d'un éco-piège

échenillage, une bonne récolte

échenillage, une bonne récolte

cocon grand format

cocon grand format

chenilles

chenilles

procession de chenille au sol

procession de chenille au sol

chenilles pin

chenilles pin